Éditorial

A nouveau, nous voilà.

 Nous revoilà prêts  à repartir, à relever les défis et à tracer notre route

Au début des années 1960, René Dumont avait signalé dans un ouvrage devenu fameux   que l’Afrique noire était mal partie (1). Derrière cette vision pessimiste, on pouvait deviner que l’Afrique n’avait pas pris le bon chemin. Tant elle avait été perturbée dans sa trajectoire historique par des interventionnismes   exogènes de toutes sortes. Il parlait d’agriculture mais il s’agissait, et on le sait maintenant, d’une perte des repères sociaux, historiques, politiques et culturelles. L’Afrique doit sortir du piège que dénonçait Fêla Anikoulakpo Kuti quand   il chantait et hurlait que l’Afrique s’était retrouvée « into total confusion » du fait de ces perturbations exogènes (2). Les africains d’Afrique et des diasporas devront donc tailler leur route.

Un nouveau départ

Nous avons été, astreint à toujours remonter la pente avec notre charge puis à recommencer encore et encore ; parce que c’est nécessaire. Pour enfin toiser le monde et anticiper les luttes à venir.

Comme Soundjata   qui né infirme a su se relever et combattre jusqu’à la victoire finale de Kirina. Et à devenir empereur du Mali. (3)

Il faut lire Felwine Sarr qui définit dans Afrotopia (4) :« Une utopie active qui se donne pour tâche de débusquer dans le réel africain les vastes espaces du possible et les féconder ». Il faut comme lui penser « L’afrocontemporanéité » comme « ce temps présent, ce continuum psychologique du vécu des Africains, incorporant son passé et gros de son futur qu’il s’agit de penser ». Il faut lire cet auteur, qui invite à s’inscrire dans une pensée autonome afin que l’Afrique retrouve ses cultures.

Increvables et immortels

Nous sommes une idée et une utopie. Les utopies ne meurent pas tant qu’elles sont incarnées. Nous sommes encore debout, fort d’une résilience   qui a permis aux africains   de toutes les palettes de couleur du plus sombre au plus claire et sous toutes les latitudes de la terre de résister et de survivre.

Et nous avons la foi et la joie de vivre de ceux qui n’ont pas peur de l’avenir. Nous voulons fédérer les énergies, toutes les énergies, celles des Makanda, celles de toutes les personnes ; africains ou non qui ont l’optimisme chevillé au corps. Pour l’Afrique.

Nous avons l’Afrique au cœur et cela explique que, venus de partout, convergeant au fil des années vers Bordeaux, et à présent éparpillés de par le vaste monde, nous nous retrouvons encore pour relever notre part du défit ; pour l’Afrique, d’où tout est parti et vers où tout devra évidemment converger. Nous avons la volonté de le faire chacun dans sa fonction.  Mari transve mare, homnibus semper prodesse (5)

Regardez

Nous sommes en 2024. Regardez l’actualité récente de nos pays, en particulier celle de l’Afrique occidentale et centrale. Ecoutez le bouillonnement de la jeunesse   consciente qui ne peut plus attendre. Celle qui dit NON. Nous devons assumer   notre part de ce nouveau paradigme. Nous ne ferons   qu’un tout petit pas vers l’immensité de ce qui relève du défi. Mais nous y arriverons. Et notre descendance prendra la suite.

Makanda un jour, Makanda  pour toujours 

MOUSSA Souradjou

1- René Dumont, L’Afrique noire est mal partie 

2- Fela Anikulapko Kuti , Coffin for head of state

3- Tamsir Niane Djibril,   Soundjata ou l’épopée mandingue

4- Felwine Sarr, Afrotopia   

5- « Sur mer et au-delà des mers, toujours au service des hommes »

Par Makanda Souradjou MOUSSA, il y a 2 ans

  

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